Harcèlement scolaire : un fléau comportemental

Pour aller dans la continuité des articles précédents ;

Aujourd’hui, je vais aborder une autre facette du harcèlement qui mérite toute notre attention : le harcèlement scolaire. C’est un fléau comportemental de notre société qui touche malheureusement trop d’enfants et d’adolescents, et il est temps de le mettre en lumière.

Introduction

Tu te souviens de ton temps à l’école ? Pour certains, c’est un lieu d’apprentissage et d’épanouissement, mais pour d’autres, c’est une véritable épreuve. Le harcèlement scolaire, c’est cette série d’agressions répétées verbales, physiques ou psychologiques qui rendent le quotidien de certains élèves insupportable.

Une enquête réalisée* par la Direction de l’Évaluation de la Prospective et de la Performance (DEPP), en mars 2023, rapporte qu’environ 6,7% des collégiens déclarent cinq violences ou plus de façon répétée. Cette enquête a été réalisée sur l’année scolaire 2021-2022, à la demande du ministère de l’Éducation Nationale de la jeunesse, des sports et des jeux olympiques et paralympiques.

Chapitre 1 : Comprendre le harcèlement

1.1 Les différentes formes de harcèlement

– Verbal : Ça commence souvent par là. Des moqueries, des surnoms blessants, des insultes… Ça peut sembler anodin, mais les mots ont un poids énorme. L’enfant ou l’adolescent harcelé se sent visé en faisant le lien avec quelque chose qu’il a fait ou dit en classe. Au départ, cela peut être discret, du genre « t’as vu ce qu’il a fait ? » et les autres de se moquer. Et peu à peu les remarques se répètent. L’enfant se tait, pleure, s’isole…

Il suffit qu’il se trompe lors d’une intervention orale en classe et il est vite catalogué par le mot qu’il a évoqué. Pour te donner un exemple : Claude est fraichement arrivé du Canada. En plus d’avoir un accent spécifique, il a aussi un vocabulaire propre à son pays. Un jour, il raconte en classe que dans son pays il y a beaucoup de castors. A priori, rien d’extraordinaire. Mais cela a suffi à ses camarades pour le surnommer « castor » pendant toute l’année, et c’est de là que sont parties toutes les moqueries. Sauf que ça ne s’est pas arrêté là. Il a commencé à devenir le souffre-douleur à cause de son accent.

– Physique : Cela peut aller des simples bousculades à des violences plus graves. C’est souvent le type de harcèlement le plus visible. L’enfant harcelé a tendance à s’isoler en récréation, c’est la porte ouverte aux harceleurs pour venir le tirailler. Le tirer par un vêtement, le bousculer.

– Psychologique : Exclusion, rumeurs, menaces… Le harcèlement psychologique est le plus sournois. Un enfant que l’on refuse dans le groupe de sport, ou sur qui on fait du chantage, voir même du racket. Ça laisse des cicatrices invisibles, mais tout aussi douloureuses.

– Cyberharcèlement : Avec l’essor des réseaux sociaux, le harcèlement a aussi pris une forme numérique, suivant les victimes jusque dans leur refuge le plus personnel. Cela va des insultes, en passant par les critiques ou des menaces, sur tout ce qui est publié : photos, commentaires…

1.2 Les conséquences sur les victimes

– Émotionnelles et psychologiques : Un enfant victime de harcèlement scolaire et qui n’en parle pas à quelqu’un, risque de développer des troubles psychologiques entrainant de graves conséquences. Cela va de l’anxiété, en passant par des crise de panique, de la phobie scolaire. Il risque également de tomber en dépression, avoir un sentiment de solitude ce qui peut lui créer une blessure de rejet… Au pire, l’enfant passe à l’acte suicidaire.

Les dégâts sur le moral sont considérables et conditionnent énormément l’estime de soi dans la vie d’adulte.

– Scolaires : Les conséquences sur l’apprentissage scolaire, ne sont pas des moindres ; Difficultés de concentration, baisse des performances, absentéisme… décrochage scolaire, et bien évidemment les études en pâtissent gravement.

– Physiques : Les retombées sur la santé, sont autant destructrices : Troubles du sommeil, maux de tête, maux de ventre, problèmes de santé liés au stress… le corps aussi encaisse les coups.

Chapitre 2 : Les chiffres derrière le phénomène

2.1 Statistiques récentes

Comme abordé en introduction, selon l’étude* sur l’année scolaire 2021-2022, 6,7% des collégiens subissent du harcèlement à l’école, et parmi eux, un nombre non négligeable subit également du cyberharcèlement.

Cette enquête n’a été effectué que sur des collégiens. Quels seraient les chiffres, si on s’intéressait à l’école primaire ou au lycée ?

2.2 Analyse des chiffres

Ces chiffres sont alarmants et montrent que le harcèlement est une réalité bien présente dans la vie de nombreux élèves. Ce n’est pas juste une « phase » ou un « rite de passage », c’est un problème de société qui nécessite une action concrète.

D’après cette même enquête, les atteintes les plus fréquentes seraient les surnoms désagréables (44%), les insultes (43%), les mises à l’écart (43%). Les violences physiques seraient plus dirigées sur les garçons, et les mises à l’écart touchent plus les filles.

Chapitre 3 : Comment éradiquer le harcèlement scolaire ?

3.1 Au niveau individuel

– Soutien : Sois là pour tes amis, écoute-les, et rappelle-leur qu’ils ne sont pas seuls. Invite-les à parler à un adulte qui pourras faire le nécessaire auprès d’un responsable de l’école. Si l’ami (e) en question s’isole, va le/la voir, reste avec afin qu’il / elle donne le moins possible l’occasion à l’harceleur (euse) d’agir.

– Éducation : Informe-toi et sensibilise ton entourage. La connaissance est une arme puissante. La sensibilisation est une étape très importante, à ne pas négliger. Par le biais d’un exposé, d’un témoignage en classe, ou une pièce de théâtre travaillée avec l’aide d’un professeur. Tout est possible pour sensibiliser sur le lieu même de l’école. Création d’affiches avec des collages, des dessins que tu peux proposer à coller sur les murs des classes ou des couloirs. Ces créations d’élèves auront très certainement plus d’impact qu’une affiche conventionnelle.

– Action : N’hésite pas à parler si tu es témoin de harcèlement. Ton courage peut faire toute la différence. La politique de lutte contre le harcèlement à l’école a été mise en place par le gouvernement avec un numéro accessible gratuitement : 3018. Que tu sois parent, enseignant, élève ou juste témoin, n’hésites pas à appeler ce numéro. L’appel reste anonyme et confidentiel et il est disponible 7j/7 de 9h à 23h.

3.2 Au niveau collectif

– Politiques scolaires : Les écoles doivent mettre en place des règles claires et des programmes de prévention. Comme inviter des intervenants à venir témoigner, sensibiliser. Voir même, faire intervenir des adolescents qui ont vécu le harcèlement. Cela, a plus d’impact si ça vient d’autres jeunes proches de leur âge. Faire comprendre aux harceleurs les conséquences de leurs actes.

– Implication des parents : Les parents ont un rôle crucial à jouer dans la détection et l’intervention face au harcèlement. Un enfant qui rechigne à aller à l’école, ce n’est pas anodin. Si de plus, il ne veut pas dire qu’il se fait harceler par peur des représailles, c’est au parent de trouver comment trouver la cause, de s’interroger.

Chapitre 4 : Vers un avenir sans harcèlement

4.1 L’importance de la prévention

Pour que l’école redevienne un lieu sûr pour tous, la prévention est essentielle. Il faut éduquer dès le plus jeune âge au respect et à l’empathie. La bienveillance doit être au cœur de l’éducation scolaire. Des enfants heureux, épanouis seront plus à même d’avoir de l’empathie envers leurs camarades. Leurs expliquer que les différences ne sont pas une tare, mais au contraire une richesse si elles sont mises ensembles.

4.2 Les initiatives positives

Heureusement, il y a de l’espoir ! Des associations se mobilisent, des campagnes de sensibilisation voient le jour, et des lois sont votées pour protéger les victimes. Chaque action compte. Parmi ces associations qui luttent contre le harcèlement scolaire, tu peux trouver « Parle, je t’écoute ». Elle mène des actions en milieu scolaire, et fait de l’accompagnement et du soutien.

4.3 L’engagement de chacun

Ainsi, toi aussi, tu as un rôle à jouer. En prenant position, en t’informant et en agissant, tu contribues à un environnement scolaire plus sain et bienveillant. Que dirais-tu de recenser d’autres associations et de les mettre en contact avec l’école de ton enfant, ou bien en parler lors des réunions de parents d’élèves. L’intention étant :

Qu’il vaut mieux prévenir que guérir

Conclusion

Le harcèlement scolaire, c’est comme une ombre qui plane sur la cour de récré. Mais souviens-toi, même la plus petite lumière peut chasser les ténèbres. Alors, ensemble, éclairons le chemin pour ceux qui sont perdus dans l’obscurité du harcèlement.

Parle, écoute, agis. Chaque geste compte.

Pour rappel, le numéro gratuit, anonyme et confidentiel mis en place est le 3018

Photo Dominique Colon . Modèles Eireen & Nolwenn Lps. Avec leurs autorisation.

Ensemble, créons un milieu scolaire où le respect et la bienveillance sont les maîtres-mots. Prends soin de toi et des autres, et n’oublie pas : le changement commence avec toi.

Merci de m’avoir lu. N’hésite pas à partager cet article pour faire écho à cette cause qui nous concerne tous. À très bientôt pour un monde un peu plus doux et compréhensif.

• Source : https://www.education.gouv.fr/67-des-collegiens-declarent-cinq-violences-ou-plus-de-facon-repetee-357626

Ton enfant a vécu ou vis une expérience similaire ? N’hésite pas à donner ton témoignage en commentaires. Et surtout contacte une association d’aide ou le numéro d’appel mis à disposition par le gouvernement.

Si l’article t’as plu, je t’invite à le partager avec ton entourage ou sur tes réseaux sociaux, afin qu’il puisse bénéficier à d’autres.

Tu pourras compléter ta lecture avec l’article sur : Comment reprendre confiance en soi après un Harcèlement